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30/03/2020

Rencontre avec Fabrice, 17 ans chez Nestlé et expatrié à Kuala Lumpur

Les étudiants du pro-act "Kedge Alumni Travel" d'Asie sont passés par Kuala Lumpur, où ils sont venus à la rencontre de nos diplômés expatriés.

  • PROMOTION : 2001
  • POSTE : Procurement Excellence Lead (Asia, Oceania & Africa)
  • ENTREPRISE : NESTLÉ
  • DURÉE D'EXPATRIATION : 1 an et demi à Kuala Lumpur (expatrié depuis 2013)

 

 

INTERVIEW :

Présentez-vous-en quelques mots :

Je m’appelle Fabrice Blanc. Je suis actuellement Procurement Excellence Lead Asia Oceania & Africa chez Nestlé à Kuala Lumpur depuis maintenant un peu plus d’un an. Cela fait quasiment 17 ans que je travaille pour Nestlé, et j’ai eu l’opportunité de travailler dans différents pays tels que : la Suisse, la France, le Mexique, le Kenya, l’Ile Maurice et maintenant la Malaisie. 

 

 

Pouvez-vous nous parler de votre formation à Kedge, qu’est-ce que cela vous a apporté dans votre parcours professionnel ?

Avant de rejoindre le MAI (Master Achat International) à Kedge, j’ai effectué une formation d’ingénieur. Cette formation plus technique et scientifique m’a permis d’acquérir une perspective différente de l’environnement de travail lorsque je me suis retrouvé face à des profils différents (filières commerciales, philosophiques…). Au cours de ma formation, je me suis rendu compte que chaque personne ne résonnait pas comme un ingénieur, et que toutes ces personnes ne devaient pas être approchées de la même manière. J’ai trouvé cette année à Kedge très enrichissante, car elle m’a permis de réaliser de nombreux travaux de groupe, mais également m’a ouvert sur la partie commerciale de l’entreprise. Cette double compétence à la fois scientifique et commerciale m’a beaucoup aidé dans ma carrière professionnelle et me sert encore aujourd’hui. Elle me permet d’être plus ouvert, de voyager, et de travailler partout pour Nestlé.

En ce qui concerne la London Business School, il s’agit d’un programme de formations Nestlé dédié à la gestion et au management des équipes. Cette formation m’a beaucoup aidé pour mon poste chez Nespresso, car elle m’a appris à créer de bonnes dynamiques de groupe, comment développer chaque membre de l’équipe selon ses qualités et possibilités, et enfin l’apprentissage de nouveaux soft skills en termes de management. 

 

 

Cela fait quasiment 17 ans que vous êtes chez Nestlé, qu’est-ce qui vous pousse à y rester, est-ce que c’est l’opportunité de pouvoir changer de continent, d’environnement fréquemment ?

Je suis rentré à Nestlé en 2003. Cela fait donc 17 ans que je travaille pour le groupe. Ayant changé de poste en moyenne tous les deux ans, j’ai eu l’opportunité d’être exposé et de voir beaucoup de choses différentes. Je n’ai ainsi jamais eu l’occasion de m’ennuyer.

En 2013 j’ai eu la chance de pouvoir partir m’établir à l’étranger et ainsi découvrir un environnement différent. Je n’ai jamais songé à quitter Nestlé car chaque nouvelle opportunité de poste me permettait de découvrir de nouvelles choses. De plus, je considère le fait de travailler à l’étranger comme une chance et un challenge à la fois personnel et familial. En menant cette vie « nomade » il faut s’avoir s’adapter, créer et recréer des liens sociaux et amicaux, ce n’est pas simple mais le temps et l’expérience aide à améliorer la situation. Il est vrai qu’avec ma famille, nous aimerions certaine fois avoir une vie plus stable, mais la découverte de nouveaux horizons nous apporte tellement de choses que cela annihile l’effet négatif de cette instabilité.

Concernant l’aspect professionnel, travailler avec des personnes différentes aux points de vue distincts est très enrichissant et intéressant. En effet on est à même de prendre le meilleur de ce l’on a vu à différents endroits et ainsi d’optimiser sa façon de travailler. Cette chance de travailler à l’international résulte en général d’une offre de proposition et non d’un choix personnel. Il y a selon moi un facteur chance : être au bon endroit au bon moment sur les prochains postes.

 

Cela fait un an et demi que vous êtes à Kuala Lumpur, comment s’est passé votre intégration en Asie ?

Je connaissais déjà l’Asie grâce à de nombreux voyages réalisés depuis presque dix ans. Ce n’était pas totalement un terrain inconnu. J’ai eu plusieurs postes internationaux et ainsi l’opportunité de collaborer avec des personnes basées en Asie. Encore une fois ce n’était pas quelque chose de totalement nouveau pour moi. En revanche je n’avais jamais habité en Asie. La Malaisie est un endroit facile à vivre où les choses sont bien organisées, où l’on peut quasiment tout trouver. Avec ma famille nous avons trouvé plus simple de retrouver nos repères ici qu’en Afrique où j’ai également travaillé.

D’un point de vue professionnel j’ai beau travailler en Malaisie, je ne collabore pas seulement qu’avec des malaisiens. Mon poste étant régionale je travaille également avec toute l’Asie, l’Afrique et l’Océanie. Finalement l’intégration s’est bien passée car il y a une grosse communauté internationale, avec beaucoup d’expatriés, c’est très multiculturel. 

 

 

Est-ce qu’après avoir fait plusieurs continents, vous remarquez des façons de travailler, des techniques différentes entre les différents pays ?

En effet, les façons de travailler sont différentes, même si finalement entre l’Afrique et l’Asie il y a plus de points communs comparé à l’Europe. Un des points principaux en Europe est la façon de s’exprimer. En effet on peut être très direct, en étant parfois cru avec les mots qu’on emploie, sans mettre forcément en défaut la personne qui est en face de nous. En Afrique et en Asie il faut être plus soft dans la façon dont on approche les choses et dont on échange avec un collaborateur, ce qui peut être compliqué certaines fois pour un français. Finalement les interactions et les retours aux collaborateurs prennent plus une forme de « soft coaching » plutôt qu’un « direct feedback », sans néanmoins perdre de vue l’objectif final, ce qui peut être challenging au début.

Il y a aussi des différences concernant les résultats et les attentes. Lorsque je travaillais en Suisse et que je devais communiquer des éléments ou des résultats attendus, dans la plupart des cas je n’avais pas besoin de le répéter plusieurs fois. De plus si ce n’était pas fait ou en retard c’était pour des raisons bien précises. Ici ou en Afrique c’est différent. Il ne faut pas hésiter à répéter plusieurs fois et à s’assurer que les choses avancent. Cela dépend bien entendu des interlocuteurs et des pays, mais de manière générale il faut porter plus de suivi. En conclusion en Asie il faut peut-être apporter plus de suivi mais il y aura plus de souplesse et une plus grande adaptabilité qu’en Europe.

A l’inverse en Europe il peut être compliqué de changer les choses, car l’esprit peut être assez contradictoire dans certains cas et souvent en opposition face à des idées nouvelles. En Europe la barrière pour démarrer sera certes plus grande mais une fois que cela sera accepté tout se déroulera assez facilement. En Asie cela dépend beaucoup des pays et des interlocuteurs. Certains sont plus indépendants que d’autres, comme par exemple la Thaïlande qui est un pays où il y a peu de barrières à l’entrée, et finalement peu de besoin en termes de suivi. C’est en tout cas l’expérience que j’ai eue avec mes équipes chez Nestlé.

 

Souhaitez-vous rester à Kuala Lumpur ou partir ailleurs ?

Cela dépendra des offres qui me seront faites chez Nestlé. Je pense cependant que ce sera en dehors de la Malaisie, même si je souhaiterais rester en Asie. En effet avec ma compagne nous aimons notre nouvel environnement asiatique.

 

 

Auriez-vous des conseils pour les diplômés ou futurs diplômes qui souhaiteraient s’expatrier en Malaisie ou en Asie ?

Je pense que les choses ont beaucoup changé. En effet il faut être plus flexible et ouvert à la prise de risques pour partir en expatriation. Avant c’était plus simple. On pouvait partir dans le confort avec un grand support avec une garantie de retour, une pension prise en charge. Aujourd’hui, cette situation est de l’ordre de l’exception. Il faut prendre un risque personnel, sans garantie. Il y a en effet peu de chance qu’une société nous envoie à l’étranger dans des conditions françaises. Si l’on veut partir travailler à l’étranger il faut soit le faire sur une courte période, soit le voir à une échelle plus globale et s’auto assurer (assurance maladie, retraite, chômage). C’est un risque à prendre, mais avec en contrepartie une vie surement plus enrichissante et excitante. Chacun voit midi à sa porte, il ne faut cependant pas absolument partir pour avoir une carrière intéressante et enrichissante. Il faut faire des choix par rapport à ses envies. Mais pour éviter toute forme de regret, il faut garder en tête qu’en partant on prend des risques.

 


 

 


Interview réalisée à Kuala Lumpur par Clémence, Stivell, Estelle et Adel, étudiants du pro-act KEDGE Alumni Travel d'Asie.

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