Diplômé de KEDGE, Alexandre Testagrossa révolutionne...
Corinne, une kedgeuse installée à Sao Paulo, a rencontré les étudiants du pro-act KAS
Les 5 étudiants du pro-act "KEDGE Alumni Success" sont actuellement en Amérique du Sud, où ils viennent à la rencontre de nos diplômés.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours scolaire et de votre formation à Kedge ? Dans quel cadre avez-vous étudié à Kedge ?
Je suis originaire des Landes, j’ai fait ma classe préparatoire à Bordeaux grâce à laquelle j’ai pu intégrer Sup de Co Marseille en 1992 (Kedge Marseille aujourd’hui). Je suis sortie diplômée en 1995, à l’époque la scolarité s’étalait sur 3 ans, les années de césures n’existaient pas comme aujourd’hui.
J’ai réalisé ma deuxième année à Sao Paulo en échange universitaire. C’était un nouveau programme d’échange et j’étais la troisième élève de Kedge à réaliser toute une année scolaire au Brésil, le double diplôme n’existait pas avant. Durant cette année j’ai réalisé deux stages (au poste expansion économique de chez Grofilex) en parallèle de mes cours du soir à l’université. Cette pratique est très courante ici même si c’était nouveau pour moi. Pour pouvoir faire une formation supérieure, beaucoup de brésiliens effectuaient leur stage la journée et les cours le soir. Je suis retournée à Marseille pour terminer ma troisième année puis j’ai réalisé mon stage de fin d’études à Paris.
Après cela, je suis définitivement revenue au Brésil. A mon arrivée j’ai de nouveau travaillé au poste expansion économique car ils embauchaient très facilement pour faire des missions en free-Lance. Au bout de quelques mois, j’ai été embauché définitivement chez Schneider Electric au bureau d’Amérique du Sud en tant qu’assistante Marketing et Communication. Par la suite, je suis entrée au Bureau du Brésil en tant que Chef de produit, responsable intelligence de marché et communication pendant quelques années. J’ai quitté l’entreprise en 2009 pour me spécialiser et faire un « Post graduation », l’équivalent d’un DESS (diplôme d’étude supérieur spécialisé) en intelligence compétitive. Je travaillais à mon compte pendant ma spécialisation mais cela ne me convenait pas même si cette période fût riche en termes de « networking ». Je me suis rendu compte que je préférais la structure d’une entreprise où il y a moins de haut et de bas ; surtout qu’en tant que consultante, on a un projet aujourd’hui qui sera différent de celui du lendemain.
Finalement, Scheider m’a rappelé ! L’entreprise avait bien évolué en matière d’organisation, c’est pourquoi j’ai décidé de venir en 2011 et depuis je ne suis jamais repartie. Pour synthétiser (rires), j’ai été responsable de la planification stratégique, j’ai travaillé sur plusieurs dossiers d’acquisitions, j’ai été « Pressing manager », j’ai travaillé sur les process marketing, j’ai contribué à l’évolution de la business intelligence et du digital dans l’entreprise. J’ai aussi touché à la simplification, l’efficacité commerciale et à la réduction des coûts. Comme vous le voyez, j’avais une fonction très transversale et riche, je travaillais avec tout le monde dans l’entreprise, j’étais sur le pays Brésil puis sur toute l’Amérique du sud, et ce sur tous les sujets mentionnés. Depuis un mois, je suis directrice d’efficacité à plein-temps, sur toutes les questions de productivité organisationnelle, meilleure gestion des coûts et productivité commerciale donc tous les sujets qui touchent à l’efficience et qui ont un impact sur le résultat final.
Pourquoi avez-vous décidé de partir vivre à Sao Paulo ? Était-ce dû à une réelle envie ou était-ce dû à une opportunité que vous avez saisie ?
Je suis venue au Brésil pour des raisons personnelles. Tout a commencé en 1991, je suis partie faire un voyage seul au Brésil en touriste à Rio. J’y ai rencontré mon mari et nous avons décidé de vivre ensemble. Nous nous sommes mariés car à l’époque, le seul moyen pour obtenir son Visa brésilien était le mariage. Il m’a suivi la première année à Marseille, puis à Sao Paulo pendant l’échange et de nouveau à Marseille pour mon année de Master 2.
Comme j’avais énormément apprécié mon expérience la deuxième année en échange à Sao Paulo, j’ai décidé de retourner au Brésil après l’obtention de mon diplôme, avec mon mari. J’avais une réelle envie d’aller vivre à l’étranger depuis toujours, j’ai toujours adoré les langues étrangères. Je ne parlais ni portugais ni espagnol quand je suis arrivée au Brésil, je parlais mieux Allemand (rires) mais l’envie était très forte.
C’était de la curiosité avant tout, je voulais sortir des Landes profondes (rires). Mon désir d’ouverture était trop fort. Surtout que je ne connaissais rien de Sao Paulo, la ville était très « froide » à l’époque, ce n’était pas facile de s’intégrer et puis je n’avais pas de voiture, pour se repérer c’était très compliqué surtout que à mon époque nous n’avions pas Google Maps (rires). Je suis arrivée au tout début de la popularisation d’internet, nous n’avions pas les mêmes facilités qu’aujourd’hui pour trouver les informations mais j’avais l’aide de mon mari brésilien qui a facilité les choses. Rien à voir avec aujourd’hui (rires). A l’époque nous étions moins stressés au travail (rires), on n’avait ni internet ni téléphone portable, le soir à la maison on déconnectait complètement.
Quelles différences distinguez-vous dans la manière de travailler entre le Brésil et la France ?
Il y a beaucoup de différences, ici les relations sont beaucoup plus informelles. Les brésiliens sont naturellement plus spontanés, plus chaleureux et plus ouverts. Déjà dans la rue, vous pouvez discuter avec tout le monde très facilement, les gens vous abordent et ce n’est pas différent dans le monde du travail. Il faut aussi savoir aller vers les gens et c’est très important de les comprendre pour se rapprocher d’eux et les conquérir professionnellement. Il faut d’abord savoir les mettre en confiance. Dans la première approche, on ne va pas parler de travail, on va leur poser des questions sur leurs origines, sur leurs familles, s’ils ont des enfants, quelle est leur équipe de foot favorite. En bref, il faut rentrer en contact de façon assez douce.
Ensuite, même au quotidien il ne faut pas se limiter aux réunions formelles, beaucoup se font dans les cafés, encore plus ici qu’en France. Je fais beaucoup de « home office » mais parfois je vais quand même au bureau pour rencontrer les personnes et circuler dans le café car je sais que c’est ici que je vais capter le plus d’informations. On découvre et on résout beaucoup plus de choses dans ces moments-là. Il ne faut pas sous-estimer cela au Brésil.
Le climat dans une entreprise est excellent et finalement ça compte beaucoup au quotidien. On se sent bien. Ils adorent la France en plus. Par exemple, l’université de Sao Paulo a été fondée avec l’aide des français.
Ce qui change aussi c’est la vision hiérarchique dans l’entreprise, elle est moins marquée. J’ai dans mon équipe des employés qui sont mes amis, il faut savoir être ferme dans les demandes certes, mais si on est trop froid on perd le lien. On n’atteint pas la performance en faisant des remontrances, ou alors il faut savoir les passer de façon douce car le Français est plus direct. Il ne faut pas non plus généraliser car il y a aussi des brésiliens multiculturels qui ont pu vivre en France. Et puis le brésilien sait bien s’adapter.
Une chose qui irrite les français c’est que les brésiliens ne sont pas très rigoureux dans la gestion des projets et n’aiment pas rédiger. Ici il faut l’exiger si on veut que les choses soit claires et nettes, c’est à moi de faire l’effort de formaliser. Les rapports de réunion ne sont pas spontanés, alors qu’en France on sait très bien que sans rapport de réunion on perd en efficacité dans l’exécution des actions. Quand on a la culture française ou qu’on est un expatrié c’est à nous de l’imposer. La productivité et l’efficacité ne sont pas leurs priorités dirons-nous (rires), les relations humaines viennent avant cela.
Il y a la gestion du temps aussi, ils ont l’habitude de tout faire au dernier moment, il faut fixer toutes les deadlines au moins une semaine avant le rendu final. Mais l’avantage avec les brésiliens est qu’ils sont beaucoup plus souples et moins perturbés par les imprévus. Le brésilien est moins méthodique, il ne va pas catastropher si les évènements sortent du plan. Ils prennent les choses avec facilité et savent se réorganiser de manière réactive.
Les brésiliens sont très enthousiastes, on mobilise facilement les employés sur de nouveaux projets.
Finalement, quand on réunit les qualités des français et des brésiliens, on peut construire des équipes très performantes, ça équilibre les extrêmes (rires).
Quels sont vos projets pour l’avenir ? Où vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
Le poste que j’occupe actuellement est un projet professionnel que je construis depuis un an et qui a finalement été accepté cette année. Mon projet est le suivant : regarder l’efficacité dans mon entreprise et manager de façon plus holistique, car notre objectif principal est la productivité. Il faut savoir que le Brésil a le plus faible taux de productivité au monde. En effet, c’est un pays avec de grosses carences en infrastructures et avec d’importantes contraintes administratives et fiscales. C’est un pays aux coûts élevés. Il n’est pas difficile de trouver du personnel qualifié. Pour autant, la productivité individuelle est plus basse qu’en France et que dans beaucoup d’autres pays. C’est donc une question que je souhaitais aborder comme un projet professionnel. Je me donne 3 ans pour aider l’entreprise à atteindre au moins la performance moyenne des pays en voie de développement.
Evidemment, je me pose la question de ce que je vais faire demain, surtout ayant 25 ans d’expérience dans l’entreprise (rires). Est-ce que je reste au Brésil ? Est-ce que je retourne en France ? Je n’ai pas encore décidé, il faut aussi que je fasse mes projets avec mon compagnon. Je n’ai pas de réponse définitive mais c’est une question que je me pose. Je me suis investi plus récemment dans des programmes de mentoring pour me rapprocher des jeunes diplômés et professionnels, afin de les aider à progresser dans leurs carrières. Mon entreprise me donne cette possibilité-là, je me sens de plus en plus investie dans ce genre d’actions. Est-ce que je continuerai dans mon entreprise ? Ailleurs ? Je n’ai pas de vision claire à long terme. J’y pense car la vie en entreprise est confortable mais très exigeante. Aujourd’hui j’ai beaucoup d’autres intérêts que je n’arrive pas à développer car je n’ai pas le temps. La solution serait peut-être celle de revenir à un poste de consultante, même si financièrement c’est plus instable mais je m’y prépare. Si on prévoit de rester au Brésil, on ne peut pas compter sur l’aide de l’Etat, l’assurance chômage ou santé n’existent pas, il y a des coûts, il faut compter sur ses réserves personnelles. J’essaie de planifier tout cela, j’économise des fonds pour avoir cette liberté plus tard grâce à ma rémunération actuelle.
Donc au moins 2 ou 3 ans de plus avec ma multinationale et je construirais d’autres projets par la suite.
De quelle manière Kedge vous a aidé à réaliser vos projets quand vous êtes venu au Brésil ensuite ?
La principale opportunité a été le partenariat avec l’université de Sao Paulo. Si ce programme n’avait pas existé, cela aurait été plus compliqué. Mais quand je suis arrivée, il y avait très peu d’anciens diplômés et le réseau Alumni n’existait pas donc on ne pouvait pas trop s’appuyer sur le réseau.
C’est plus récemment, depuis 3 ans, que les Afterworks se sont mis en place et grâce auxquels j’ai pu échanger avec d’anciens diplômés. Grâce à cela j’ai aidé quelques personnes de Kedge, comme Daiane (Alumni interviewée aussi) que j’ai mise en relation avec certaines personnes pour son doctorat.
Aviez-vous des appréhensions avant de partir ?
Je n’en avais pas tellement car j’avais la chance d’être accompagnée par mon mari de l’époque et puis je n’avais rien à perdre (rires). Je n’étais pas particulièrement angoissée (rires). Vous savez, j’étais déjà venue au Brésil seule à 19 ans avant mon départ, alors accompagnée ce n’était pas un problème.
Quels conseils pouvez-vous donner à un jeune diplômé de Kedge qui hésite à lancer sa carrière professionnelle en Amérique Latine ?
Si la perspective est de travailler au Brésil, je recommande le double diplôme et l’échange pour pratiquer la langue et s’imprégner de la culture avant de se lancer sur le marché de l’emploi.
Mais venir au Brésil à l’improviste avec la perspective de trouver un stage ou un emploi risque d’être très compliqué. Il existe de nombreuses exigences notamment en termes de visa, de contrat de travail et de stage, ils sont assez rigides. Le Brésil est un pays qui a du mal à ouvrir son marché de l’emploi pour le moment. Selon les statistiques, la part des étrangers dans les entreprises brésiliennes est faible mais cette dernière est plus importante dans les multinationales dû au brassage culturel. Si on pense à venir travailler au Brésil, il vaut mieux venir en tant qu’étudiant pour avoir un contrat de stage et avoir un pied dans le monde professionnel local.
Préparez bien votre venue. Pour moi, la meilleure façon d’avoir un premier emploi au Brésil est d’avoir un VIE. Sinon, travailler dans une multinationale en France et par la suite se faire muter au Brésil peut également s’avérer être un bon point d’entrée, car les multinationales ont des programmes qui aident les jeunes talents à se développer afin de les envoyer par la suite vers de plus gros postes à l’étranger. On le fait énormément chez Schneider.
Il faut préparer sa venue et établir des relations pour avoir des contacts et se faire embaucher plus facilement. Utilisez le réseau Alumni, c’est très important.
Un conseil que je pourrais aussi donner : N’ayez pas peur ! L’image du Brésil donnée par les médias n’est pas toujours très fidèle à la réalité. Certes l’insécurité existe mais je vis ici depuis 25 ans et je n’ai jamais été victime d’une agression, je me promène librement et sans stress. On vit normalement au Brésil, surtout que la sécurité s’est bien améliorée ces dernières années.
Finalement, il faut venir avec l’esprit ouvert et bien renseigné sur le management et l’emploi au Brésil.
Quels sont les secteurs porteurs dans ce pays ce pays selon vous ? Il y a-t-il des postes à pouvoir pour de jeunes diplômés par exemple ?
Les secteurs porteurs au Brésil sont ceux portés par les tendances globales mais avec quelques années de retard.
Ici, vous avez la numérisation des entreprises comme Uber et Amazone qui recrutent « à tours de bras ». Le digital est en plein essor ici comme ailleurs.
Il y a aussi le secteur de la santé. La population brésilienne est très jeune, plus jeune qu’en Europe, elle est vieillissante donc en pleine mutation. La moyenne d’âge en open-space ici est de 30 ans, en France c’est plus la culture des cheveux blancs (rires).
Par ailleurs, on peut également citer les énergies renouvelables : le Brésil est un pays avec un fort potentiel en énergie solaire. Mais bon, le pétrole a quand même de très beaux jours devant lui ici.
N’oublions pas non plus que le Brésil est un des pays aux plus grandes ressources agricoles. C’est l’un des plus grands exportateurs de viandes rouge, de poulet, de fruits et de minerais.
Enfin les brésiliens aiment l’innovation, ils sont très créatifs, il y a donc constamment de nouvelles tendances ici.
Concernant les offres de stage, mon entreprise fait des programmes de stages annuels. Le recrutement se fait par des entreprises externes spécialisées, ce sont des procédures de recrutement très structurées. Il faut s’inscrire sur internet et passer des tests online. Le pays a un fort potentiel, c’est la dixième économie du monde, je recommande donc à Kedge d’avoir un représentant local qui démarche les entreprises, explique les avantages du double diplôme et essaye de nouer des partenariats avec des entreprises pour avoir des stages qui rentrent dans les exigences françaises. Ici, les PME et Start-up sont plus sensibles à engager des stagiaires.
Qu’est-ce que vous avez trouvé ici que vous ne trouveriez pas en France ?
Dans le monde du travail, l’ambiance est chaleureuse et conviviale. On fête beaucoup d’anniversaires en entreprise (rires). Pour ma part, à chacun de mes anniversaires, mon bureau était décoré, c’est sacré ici, on n’y échappe pas (rires). Cette convivialité et cette gentillesse dans les relations brésiliennes, je ne l’ai pas trouvé en France.
Il y a plus de turnover ici qu’en France, le Brésil est un pays jeune, il y a plus d’énergie, d’optimisme et de dynamisme. On ne se décourage jamais, même après des années de crises et de restructurations. Les personnes gardent leur bonne humeur en toutes circonstances. Les brésiliens en revanche ont davantage une vision à court terme, ils sont très opportunistes. Comme c’est un pays qui a beaucoup de choses à faire, on acquière beaucoup de flexibilité dû notamment aux variations de la monnaie. Je ne me considère pas 100% brésilienne mais quand je rentre en France je vois nettement le décalage. Les français se plaignent, ils râlent (rires), venez au Brésil vous verrez, les brésiliens ont beaucoup plus de problèmes que nous. Les français ne valorisent pas assez ce qu’ils ont surtout leur qualité de vie.
Au niveau du poste c’est très différent ici, comme j’ai pu vous l’expliquer j’ai tout fait en même temps dans mon entreprise (rires). J’ai été multi-casquettes et je n’ai pas eu de mal à changer de spécialité. Ce n’est pas le cas en France, il faut respecter la hiérarchie et le poste que l’on occupe. C’est un travail de longues années avant de pouvoir changer de poste et monter dans l’entreprise. J’ai pu acquérir une expérience très diversifiée, c’est très enrichissant !
Quel est votre rôle en tant qu’Alumni ? Vous êtes passée par Kedge et vous faîtes partie de notre réseau dans le monde maintenant.
La communauté commence à se former, avant je me sentais seule (rires). J’essaie d’aller à tous les Afterworks afin de nouer des liens. C’est très intéressant d’échanger, les profils évoluent, il y a beaucoup de spécialisations et de cursus différents et cela m’intéresse beaucoup. C’est très enrichissant et j’ai plaisir à partager mon expérience et aider de jeunes diplômés. On peut partager avec vous sur ce qu’est la vie au Brésil, comment y vivre, comment y faire carrière et comment s’intégrer. On sort de son cercle quotidien grâce à ce réseau, cela me permet de voir ce qu’il se passe ailleurs, de sortir de mon monde et d’en apprendre davantage chaque jour.
C’est enrichissant pour moi, et j’aime apporter mon aide en retour en recommandant des personnes qui m’ont envoyé des CV. Le réseau est très important et j’aime y participer.
Interview réalisée à Sao Paulo par les 5 étudiants du pro-act KEDGE Alumni Success.
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