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31/05/2018

Rencontre avec Maxime, diplômé de KEDGE expatrié en Thaïlande

Maxime LECCIA, ancien diplômé de KEDGE Marseille, nous parle de son expérience en VIE à Bangkok, en Thaïlande. Après ses débuts en finance, il a changé de voie pour réaliser son rêve et travailler dans l’aéronautique.

Bonjour Maxime. Pour commencer, pouvez-vous nous parler de votre parcours scolaire. Quelle formation avez-vous suivi avant, pendant et après KEDGE ?

Je suis originaire de Corse, j’ai passé mon baccalauréat scientifique à Ajaccio. Après, j’avais qu’une envie c’était de partir à l’étranger. J’ai donc choisi de faire une école de commerce et d’avoir double diplôme avec un pays lointain, une langue et culture très différente. J’ai intégré le programme CeseMed aujourd’hui dénommé International BBA à Marseille, qui me donnait l’opportunité de partir soit en Inde soit en Chine, et j’ai choisi la Chine. J’ai passé deux ans à Marseille puis deux ans à Shanghai en Chine.

A la base, j’ai un profil plutôt financier. J’ai effectué mon stage de fin d’étude en Finance à Shanghai dans un groupe allemand ZEISS spécialisé dans l’optique. On m’a ensuite proposé d’aller en Allemagne pendant un an, où j’ai fait un graduate program. J’ai fait deux missions de 6 mois, la première en gestion de trésorerie et la seconde en contrôle financier.

Je me suis dit que je ne voulais pas travailler dans la finance, dans un grand groupe basé en Allemagne, ça ne m’intéressait pas, même si j’avais l’opportunité de rester. J’ai cherché ce que je voulais faire, et ce qui me branchait c’était l’aéronautique, les avions. J’ai toujours été botté par ça, j’ai fait des cours de pilotage, etc. Du coup, je me suis dit que mon rêve était d’intégrer Airbus. J’ai donc fait un master à l’ESCP-Europe Paris, en partenariat avec Airbus, j’ai passé un mois chez eux pour être formé à la gestion de projet aéronautique. Nous avons travaillé sur des case study avec des gens qui travaillaient chez Airbus, 50% des gens travaillaient là-bas, c’était un programme diplômant pour eux et pour nous une spécialisation.

 

A la suite de ça, j’ai voulu faire un stage chez eux. J’ai forcé, j’ai trouvé un stage dans la filiale d’Airbus qui fabrique les fauteuils d’avion pour les compagnies aériennes, STELIA Aerospace. Le nom est différent car nous équipons aussi bien les Airbus que les Boeing. J’ai assisté pendant 6 mois l’équipe Asie, qui est basée à Bangkok, depuis la France, sur des appels d’offres de différentes compagnies aériennes.

Ensuite, j’ai obtenu de partir en VIE à Bangkok pour m’occuper du développement commercial afin de vendre des fauteuils dans la zone Asie-Pacifique, de l’Inde en passant par la Corée du Sud, jusqu’à Fidji, Nouvelle Zélande, Maldives, etc. Pour toute cette zone extrêmement grande, nous sommes 3 personnes basées à Bangkok à gérer les compagnies aériennes. Il s’agit principalement de développement commercial, de gestion de projet, des réponses aux appels d’offres, beaucoup de prospection, de la gestion client avec des compagnies aériennes comme Thai Airways, Asiana Airlines, Singapour Airlines qui sont nos plus gros clients. Nous devons également faire la liaison avec notre équipe en France pour pouvoir leur proposer des services en plus, de la maintenance. C’est assez global, c’est vendre des fauteuils mais aussi le service après-vente.

 

Pouvez-vous nous parler de votre décision de vous expatrier à Bangkok, en Thaïlande ?

Pendant deux ans en Chine, j’avais vraiment une appétence pour le chinois, l’Asie, apprendre la culture et les langues asiatiques, en particulier le chinois. Après ces épisodes en France et en Allemagne, je voulais repartir. J’ai choisi Bangkok pour le côté asiatique, pour travailler avec des compagnies chinoises. Une grande partie de mon temps je me déplace pour visiter ces compagnies, en Chine, à Singapour, en Indonésie qui ont des interlocuteurs chinois ou d’origine chinoise avec qui je parle donc un peu chinois. Quand tu leur dis que tu as étudié en Chine, que tu arrives à avoir une petite conversation, cela aide beaucoup la relation, surtout en tant que Sales.

J’ai commencé à apprendre le thaï mais je travaille peu avec la Thaïlande, donc je n’ai pas trop progressé.En Thaïlande, les gens parlent suffisamment bien anglais mais en Chine, personne ne parle anglais, ils ne parlent que chinois, comme vous avez pu le voir lors de votre tournée en Asie.

Comment votre entreprise s’inscrit-elle dans une démarche RSE ?

STELIA Aerospace fabrique et vend des fauteuils. Une bonne partie du temps, on vend des fauteuils sur des avions déjà existant, donc on enlève la cabine existante et en installe une nouvelle. La plupart des équipements sont soit réutilisés, donc revendu à d’autres compagnies aériennes et réinstallés sur d’autres avions, soit recyclés. Vu que cela concerne des pièces métalliques, plastiques, les matériaux sont réutilisables. Nous avons un système en interne permettant de recycler les pièces usagées et de les réutiliser. Les matières sont très chères, donc nous les réutilisons au maximum, et cela est une manière de limiter l’impact sur l’environnement lors de la fabrication. De plus, la volonté aujourd’hui des compagnies aériennes est d’avoir un poids moins important pour consommer moins de kérosène, nous participons à cela en développant et en innovant sur des matériaux plus légers afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Quelles différences observez-vous dans le monde du travail entre la Thaïlande et la France ?

Les gens sont réticents au changement en France et le font savoir. En Thaïlande, les gens dans le travail ont peur du conflit, quand tu as un problème tu n’en parle pas, dès qu’il y a un problème on ne le reporte pas à son management, on essaye de le cacher et de le faire d’une façon où il n’y a pas de problème qui apparaisse. Des fois on se retrouve dans des situations où il y a un gros problème, ils l’ont caché et cela explose. L’aspect culturel est là compliqué, quand tu es un manager européen et que pendant trois mois on t’a caché un truc, tu réagis mal. Pour les thaïs, ils cherchent l’harmonie, on n’oppose pas les gens. Ici, c’est un des rares pays où toutes les religions sont acceptées, il y a très peu de terrorisme religieux, il y a des musulmans, des chrétiens, des bouddhistes, toutes ces religions s’intègrent parfaitement, vivent et travaillent ensemble. C’est un élément qui fait qu’en Thaïlande, l’harmonie est de mise.

 

Au niveau culturel, il y a des choses qui font que dans le travail avec des thaï tu n’auras jamais de décisions. Dans le business, si je demande « est-ce que ce prix te paraît acceptable ? Quel prix souhaites-tu ? » il n’y a jamais de réponse.  Ils ne veulent pas prendre de responsabilités, vont se détourner de la question pour ne pas répondre. En Europe on est plus direct, tu demandes quelque chose et on te dit oui ou non. Ici c’est différent, ça devient « peut-être, on verra, on va essayer, je ne sais pas trop ». Des fois on les sent réfractaires dans les gestes, la façon dont ils regardent, on les sent gênés et ça peut vouloir dire non. Quand ils sont intéressés ils vont poser des questions, essayer de comprendre, et là on se rend compte qu’ils sont intéressés. Il faut essayer de jouer avec ça.

Quelles sont vos ambitions pour le futur, où vous verrez-vous dans 5 ans ?

Mon rêve c’est de vendre des avions. L’ambition dans 5 ans est d’avoir un poste chez Airbus ou ailleurs, d’être en contact avec des compagnies aériennes dans l’objectif de vendre des avions. La Thaïlande est pas forcément un pays cible pour le job que je souhaite faire. Mais l’Asie oui, notamment Singapour, Indonésie, etc.

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En quoi KEDGE vous a aidé à développer vos projets ?

Tout d’abord KEDGE m’a permis de vivre deux ans en Chine, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Cela m’a donné une ouverture d’esprit énorme sur le monde. De travailler en groupe avec différentes nationalités quand j’étais à Marseille. KEDGE permet au travers du parcours une réelle ouverture sur le monde.

La formation que donne KEDGE permet d’avoir des bases, de comprendre et d’apprendre sur différents sujets. Lorsque tu travailles, que tu es en stage, tu peux mieux comprendre et parfaire par toi-même aux vues des bases que tu as eues.

Ce que j’avais apprécié c’est les Pro Act et les associations, qui sont un élément important de l’école. J’étais responsable partenariat de la COBFI en 2011. J’avais 19 ans et je devais chercher des sponsors. Tu dois te mettre dans la peau d’un professionnel, tu prends des gifles. Pour former à un futur job de commercial c’était très bien.

 

Avant de partir en Thaïlande, quelles étaient vos appréhensions ?

La Thaïlande a une mauvaise image en France et dans le monde surtout dans le milieu des affaires. Quand tu dis que tu travailles à Bangkok les gens pensent que tu es souvent à la plage, ce qui n’est pas forcément vrai. Je ne pensais pas que c’était aussi développé, Bangkok est une mégalopole qui compte énormément en Asie. L’aéroport de Bangkok est celui qui est le mieux desservi en Asie, il y a des vols vers à peu près n’importe quelle ville dans la région car une ville qui attire énormément les voyageurs d’affaires de la région et les touristes. J’ai été très surpris de voir qu’entre Shanghai, Hong Kong ou Bangkok tu as peu de différences de modernité.

Je ne pensais pas qu’il faisait aussi chaud avant d’arriver. C’est un élément à prendre en compte ; quand tu vis à Tokyo ou Shanghai tu as 4 saisons, ici tu en as qu’une, c’est l’été. Il fait toujours entre 22 au plus froid, jusqu’à 30 ou même 40 degrés. Quand tu rentres en France en hiver et qu’il fait -5 on est vite déboussolé.

Quel conseil donneriez-vous à un étudiant qui envisagerait de tenter l’aventure thaïlandaise ?

La Thaïlande est un très bon pays pour ouvrir un business ou travailler dans le digital. C’est l’un des pays d’Asie qui souhaite se développer le plus dans le digital. Si on est en France et que l’on souhaite être entrepreneur ou travailler dans des grandes firmes types Booking.com ou Priceline, etc. qui ont une grosse présence en Thaïlande je pense que c’est le moment de venir ici. Aujourd’hui les jobs vont être de plus en plus dans le digital, en Asie cela se développe à une vitesse fulgurante. En France on se démarque notamment dans la mode, le luxe, la gastronomie donc on a une carte à jouer.

GROUPE FACEBOOK DES KEDGERS EN THAILANDE 

GROUPE LINKEDIN DES KEDGERS EN ASIE
 


Qu’avez-vous trouvé en Thaïlande que vous n’auriez pas trouvé en France ?

Un meilleur niveau de vie. C’est assez général en Asie du Sud Est mais à Bangkok c’est particulier. Les salaires permettent en général une vie agréable, les logements ne sont pas chers, la vie n’est pas cher, on peut donc partir facilement en vacances. La région a pour cela des destinations fantastiques pour les fanas comme moi de plongée-sous-marine. La Thaïlande est également très agréable à vivre, la gastronomie locale est délicieuse, les gens sont souriants et accueillants. Quand tu quittes la France pour aller ailleurs c’est important d’avoir un meilleur niveau de vie et de se sentir confortable, et la Thaïlande permet cela.



Interview réalisée à Bangkok par l’équipe Kedge Asian Success,
 composée de Romane Clerc, Cyril Colliot et Maud Ribaucourt.

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