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Interview : Eléonore, une kedgeuse expatriée à Singapour
Les 2 étudiantes du pro-act "KEDGE Alumni Travel" sont actuellement à Singapour, où elles viennent à la rencontre de nos diplômés expatriés.
- PROMOTION : 2008
- POSTE : Co-founder
- ENTREPRISE : LIVE WITH AI
- DURÉE D’EXPATRIATION : 5 ans et demi à Singapour
INTERVIEW :
- Bonjour Éléonore ! Pour commencer, présentez-vous rapidement.
Je m’appelle Éléonore Ferreyrol, je fais partie de la promotion 2008 du campus de Bordeaux. A l’époque c’était Bordeaux École de Management (BEM). Je vis à Singapour depuis 5 ans et demi. J’ai co-fondé un Think Tank sur l’Intelligence Artificielle qui s’appelle « Live With AI ».
- En quoi consiste votre métier ? Quelles sont vos missions ?
J’ai créé un Think Tank avec des personnes de la French Tech que j’ai rencontrées ici, à Singapour. L’année dernière était l’année de l’innovation entre la France et Singapour. A cette occasion, on a souhaité s’intéresser à l’impact de l’Intelligence Artificielle sur la société et sur les business. L’objectif est d’apporter du contenu clair à travers des cas d’utilisation qui parlent à tout le monde, que ce soit dans le domaine de la santé, de la finance ou encore des transports par exemple. Pour cela, nous avons construit une communauté unie dans l’idée que l’IA a le potentiel d’apporter des changements positifs à notre société. Cela a nécessité d’identifier les personnes clés sur ces sujets-là, leur parler du projet, et les convaincre de nous rejoindre.
La première étape a été de publier un rapport de recommandation. Le fait d’avoir cette année de l’innovation entre la France et Singapour nous a permis d’avoir une bonne visibilité et de connecter en local. On a pu remettre notre rapport officiellement au ministre de la communication de Singapour à l’évènement VIVATECHNOLOGY à Paris.
En fin d’année dernière on a construit notre Road Map, qui définissait les actions qu’on souhaitait faire cette année. Mon travail consiste à identifier les sujets à explorer, sous quels angles les aborder et comment apporter des points de vus différents. Nous avons notamment un projet de recherche appliquée sur le futur du travail.
On se distingue de deux façons. Déjà, on a beaucoup de partenariats en France et on essaie de développer les partenariats à Singapour et dans la région. En plus de ça, on souhaite construire une communauté avec différents profils. On a des start-ups, des corporates, des personnes du monde académique, et on travaille avec des universités singapouriennes.
Mon rôle est de parler de cette recherche appliquée, de construire le plan de rédaction, et les problématiques à résoudre. Notre prochain livre blanc sera publié en septembre prochain.
Eléonor, entourée de Manon et Emma, les deux étudiantes du pro-act KEDGE Alumni Travel
- Pouvez-vous nous décrire votre parcours scolaire au sein de Kedge ? Quelle formation avez-vous suivi ?
Je suis arrivée à Kedge où j’ai fait la première année de tronc commun, je me suis ensuite spécialisée en Master Finance en M1. Pour mon année de césure j’ai fait 6 mois de stage dans une société de gestion de Portefeuille à Paris, suivis de 6 mois en salle de marché à la Société Générale. Je suis ensuite revenue à Bordeaux pour ma dernière année. Pour la fin de mes études, j’ai fait un échange universitaire pendant 6 mois au Japon.
- En quoi Kedge vous a aidé à développer et réaliser vos projets ?
A la fin de mon échange universitaire, j’ai obtenu un stage chez Alstom en salle de marché. J’ai postulé et une semaine après je commençais. J’ai pu trouver ce stage avec la plateforme de Kedge. Quelques années après, c’est avec ALSTOM que j’ai pu partir m’installer à Singapour.
Je pense que l’école donne de bons outils, et c’est à chacun de les développer et les exploiter.
Le réseau de l’école offre de belles opportunités, il faut savoir s’en servir aussi. J’ai animé pendant 2 ans et demi l’antenne d’Alumni de Singapour, et j’avais participé aux évènements à Paris, c’est super chouette cette cohésion entre Kedgers. J’ai aussi gardé de supers contacts avec mon équipe du BDS de l’époque, et certains du BDE ainsi que d’autres personnes de différentes promos, en France et à Singapour. A Kedge, on fait vraiment de belles rencontres !
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- Depuis quand êtes-vous expatriée ?
Cela fait maintenant 5 ans et demi que je suis à Singapour. Avant ça, j’ai fait 6 mois au Japon en échange universitaire et j’ai été 2 mois à Manille aux Philippines.
- Pour quelles raisons avez-vous décidé de vous expatrier à Singapour ?
Au début je voulais venir en Asie. Je travaillais chez Thomson Reuters et il y avait des opportunités à Hong-Kong, Bangkok et Singapour. En termes de business, l’Asie a beaucoup d’activité.
J’ai de la famille aux Philippines qui travaille beaucoup avec Singapour et Hong-Kong et ils m’ont dit que les gens sont toujours enthousiastes et souriants. C’est très positif et ça donne envie de se lancer de nouveaux défis ! Et ensuite Alstom m’a proposé un poste à Singapour donc je me suis lancée !
- Quelles différences culturelles faites-vous entre la France et Singapour sur le plan professionnel ?
Au départ, lorsqu’on arrive à Singapour il n’y a rien de surprenant. Au fil du temps on se rend compte des grandes différences culturelles.
Dans un premier temps, les codes en matière de communication sont très différents.
Ensuite, l’expérience que j’ai eu est que le management est différent avec les Singapouriens. On ne motive pas les personnes de la même façon. Par exemple si on confie une mission à un jeune français, sans trop rentrer dans les détails, il va se sentir responsabilisé et ça va le motiver. Au contraire, les jeunes singapouriens préfèrent qu’on leur confie un ensemble de tâches précises, avec des instructions claires, et un process identifié.
- Qu’est-ce qui vous a le plus surpris dans ce pays ?
Il y a trois choses qui m'ont marquées ici. La première a été de voir des personnes en costume cravate manger avec leurs doigts dans les « Food court ». La deuxième chose qui m’a choqué c’est leur consommation de sacs plastiques. Quand on va faire des courses, on se retrouve avec une véritable collection de sacs ! C’est impressionnant ! La dernière chose qui m’a marqué c’est la climatisation. C’est une ville très portée sur le développement durable alors que la climatisation est très froide dans tous les centres commerciaux, et les bureaux.
- Quels sont vos projets futurs ?
L’objectif pour moi est de rejoindre une start-up qui travaille dans le domaine de l’intelligence artificielle. J’aimerai trouver une entreprise qui lie l’Asie et l'Europe, pour ensuite, pourquoi pas, retourner un jour en Europe.
- Est-ce qu’il y a un autre pays dans lequel vous auriez aimé vivre et pourquoi ?
J’aurais beaucoup aimé vivre à Hong-Kong. C’est une ville très animée et l’ambiance dans la ville la rend très vivante ! Il y a beaucoup de bars animés, une grande variété de cuisine. Moi qui adore la nourriture et tester des nouvelles choses, cela en fait une de mes destinations favorites !
- Si c’était à refaire, que changeriez-vous ?
Je ne changerai rien car chacune de mes expériences professionnelles m’a beaucoup apporté. Par exemple, Alstom m’a permis de venir à Singapour, Thomson Reuters m’a permis de rencontrer mon mari... Être à Singapour m’a fait rencontrer des personnes au parcours très variés, ce qui m’a beaucoup inspiré, et notamment passer du monde corporate a l’environnement startup.
- Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un étudiant ou jeune diplômé qui envisagerait de tenter l’aventure ?
Dans chaque ville et chaque pays il existe des réseaux de français. Il faut bien les identifier avant de partir et poser des questions pertinentes pour récolter un maximum d’information. LinkedIn marche beaucoup aussi, surtout à Singapour. Je dirai aussi qu’il faut oser venir. Il y a beaucoup de personnes sur place qui cherchent des opportunités, ça peut aller très vite et c’est plus simple de trouver du travail en étant directement à l’étranger. Il faut se jeter à l’eau !
Interview réalisée à Singapour par Emma et Manon, étudiantes du pro-act KEDGE Alumni Travel.
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